Etats africains, bergers ou mercenaires?

Article : Etats africains, bergers ou mercenaires?
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2 novembre 2013

Etats africains, bergers ou mercenaires?

Nairobi via afrique-voyage.net par Jean
Nairobi via afrique-voyage.net par Jean

Un article signé d’un philosophe Boris Flaminia 

La sécurité est un besoin moteur constitutif même de la nature humaine. Etre à l’abri des aléas et dangers de la vie, de son environnement est une exigence qui tient son origine de la nature humaine. C’est donc l’instinct de conservation que l’homme a en commun avec les animaux. Mais les hommes, êtres raisonnables à la différence de l’animal, réunis en groupe, en collectivité avec leur semblable donc en société, ont  pris des dispositions nécessaires pour leur vivre ensemble et pour orienter  et circonscrire les actions et les agissements de tout un chacun dans la répression et la censure des passions et actes qui se retourneraient contre la liberté des personnes et qui mettraient en danger leur sécurité. L’ensemble de ces dispositions est incarné par l’État à qui tous reconnaissent la légitimité d’assurer leur sécurité et de veiller à leur bien-être. Tel est le devoir de l’autorité étatique envers ses fils et filles : l’état, berger. L’autorité apparaissant comme cachet spécifique du social. Mais, force nous est de constater dans notre contexte africain une perversion dans cette vocation fondamentale de l’État qui est devenu le premier danger et le criminel exposant la vie de ses citoyens et citoyennes plutôt que de la préserver : l’état, mercenaire. Qu’est-ce l’État ? Qu’entendons-nous par insécurité civile ? Comment l’État en est-il arrivé là ? Y a-t-il des raisons pour mettre en mal la sécurité ? Comment concevoir la conversion du berger en mercenaire ? Au nom de quoi en fait ?  Que proposons-nous ? Ces différentes questions vont guider notre analyse et nous aideront à mieux cerner notre sujet. Loin de prétendre à une expertise, ce qui ne ressort pas de notre habileté, notre réflexion va juste se résumer en une méditation de ce que nous constatons et vivons dans le contexte africain en matière d’insécurité, c’est-à-dire affectant le bien-être et le vivre ensemble des civils dont la responsabilité incombe à l’État.

                                                                                          I.            Qu’est-ce que l’État ?

  1. A.    Définition.

Selon Hobbes, l’État « est une personne dont les actes ont pour auteur, à la suite de conventions, mutuelles passées entre eux-mêmes, chacun des membres d’une grande  multitude, afin que celui qui est cette personne puisse utiliser la force et les moyens de tous comme il l’estimera convenir à leur paix et à leur défense commune »[1]. Carré de Malberg à son tour définit l’État comme suit : « Une communauté d’hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une organisation d’où résulte pour le groupe envisagé dans ses rapports avec ses membres une puissance suprême d’action, de commandement et de coercition ». De ces deux définitions, nous pouvons ressortir des éléments qui rendent compte d’un État : un territoire, un groupe d’hommes vivant sur ce territoire, une organisation du groupe et la puissance ou la force pour assurer la paix et la défense de chacun dans sa relation avec son semblable. C’est à partir de ce moment que nous pouvons parler d’un  État comme fruit d’un accord ou contrat entre les hommes dont ils confient la mise en forme à l’un d’entre eux ou à un groupe de personnes d’une part et l’exercice de la force naturelle de domination pour le bien de tous d’autre part. Ainsi émerge la sécurité comme point saillant de l’existence de l’État. La paix et la sécurité en vue du bien-être de tous devient plus que jamais une condition urgente et nécessaire de l’existence d’une entité étatique.

  1. B.     Sa finalité.

Les hommes réunis en collectivité avec une organisation et des normes bien précises du nom d’État ont en vue un but ou une finalité bien orientée. Pour Hobbes, le but de l’État est d’assurer « la paix commune et la sécurité »[2]. La sécurité civile, c’est-à-dire la protection des personnes et des biens contre les caprices malveillants d’autrui est la fonction de l’État selon Locke. Parvenus à ces affirmations, ces auteurs nous permettent de poser la sécurité et la paix comme finalité originaire et originelle de l’État contre toute violence et tout danger.

  1. C.    Les moyens de cette finalité.

Pour maintenir la sécurité et la paix, l’État a donc recours à des moyens tant internes qu’externes. Sur le plan extérieur, l’État dispose du droit international effectif, une autorité mondiale et des sanctions efficaces, ainsi que de la diplomatie et de son armée pour assurer la sécurité de ses citoyens. Sur le plan intérieur, une justice efficace dans un État de droit et la police/l’armée permettent à l’État de garantir la sécurité et la paix des citoyens et de leurs biens ainsi que la sécurité du bien commun. Le recours à un corps secret de renseignement tant extérieur qu’intérieur est une possibilité usuelle de l’État en vue de cette finalité.

                                                              II.            Qu’entendons-nous par insécurité civile ?

Par insécurité civile nous entendons les expériences de victimation [3]que subissent les uns et les autres dans notre contexte africain. Du moment où les mesures de protection des personnes et des biens sont défaillantes exposant ainsi la vie des personnes aux malveillances et à la méchanceté d’aucuns, nous parlons d’insécurité civile où la violence et son contingent de malices meurtrissent et portent des coups funestes et désastreux  à la quiétude, à l’harmonie existentielle ainsi qu’à la dignité de  l’homme. C’est dans cette orientation compréhensive que notre figure « …état, mercenaire » se trouve dessiner dans son contour significatif.

                                  III.            État source d’insécurité civile : État, mercenaire ou berger ; constats et bilan.

L’État de par sa vocation et son inspiration première est appelé essentiellement à assurer la sécurité de ses fils et filles en les préservant des violences et actions de nuisances de quidam. Cependant, le bilan et le constat en face desquels nous nous trouvons dans le contexte qui est le nôtre remettent fortement en cause et décrient de façon véhémente l’altération et la corruption intervenues dans cette vocation fondamentale de l’État qui devient source d’insécurité pour ses habitants. Un mercenaire plutôt que berger. Il ne prend pas les moyens nécessaires et sine qua non pour rassurer et protéger les personnes et les biens de sa patrie, mais s’érige en fin de compte en bourreau de ses citoyens. La sûreté fond dans une inefficacité ruinant la vie des personnes. Il suffit d’écouter les nouvelles relayées par les médias provenant des différents contextes africains et de constater les expériences odieuses vécues par-ci et par-là pour se mettre à l’évidence des traitements infâmes dont fait l’objet la population africaine et devant lesquels l’État se trouve incapable. Des crimes politiques, la criminalité, des assassinats crapuleux, des forces de l’ordre devenues des pilleurs éhontés  et des brigands menaçant ainsi la sécurité civile, des répressions ignobles et sanglantes policières, des agressions traumatisantes, des guerres au cours desquelles les hommes sont torturés et les femmes violées par des entités et institutions qui sont censées les protéger contre toutes atteintes à leur personne.  Les forces publiques représentant l’organe de maintien de la sécurité de l’État se permettent d’ouvrir le feu sur des hommes et femmes qui réclament  le respect de leurs droits. Ces forces de l’ordre sont aussi les mêmes à organiser des opérations de vol et de braquage. Bref, des actes contre la sécurité des civils, voilà paradoxalement leur raison d’être. L’État dans ces différentes circonstances et situations s’est illustré par une présence oppressante et menaçante contre la vie de ses citoyens. Il devient dès lors le loup pour ses fils et filles qui finissent par perdre confiance en lui et finissent par se déplacer à la recherche de la quiétude. Ces expériences horribles et cruelles devant lesquelles l’État est démissionnaire justement parce qu’il en est le commanditaire représentent ce que nous voulons désigner du nom d’insécurité civile. C’est ce que nous associons à la figure de l’État, mercenaire qui s’accroche davantage à ses intérêts les plus égoïstes que de penser à l’intérêt général de la nation qui est censé être au-dessus de tout.  Pour emprunter cette allégorie biblique, l’État devient ce mercenaire qui sacrifie et mange ses brebis plutôt que de veiller sur elles et d’en prendre soin comme ce berger bon qui n’est pas près à perdre aucune de ses brebis. Ainsi est-il évident que celui qui dispose d’un privilège considérable et magnanime est exposé à la grande tentation d’utiliser ce pouvoir ou cette autorité au détriment de la collectivité et non à son profit.

 

                 IV.            Analyse causale de cette insécurité civile.

Devant un tel tableau sombre, quels facteurs indexés? Ici nous voulons faire part des mobiles qui peuvent en notre entendement élucider le dysfonctionnement du système étatique. En ce qui concerne ces causes, nous pensons substantiellement à ce que Hobbes a appelé l’imperfection institutionnelle. Ces désordres sécuritaires ne sont que le fruit des failles ou des imperfections logées à l’intérieur même de l’État comme corps. Et c’est justement ces imperfections qui fragilisent le système étatique. Au nombre de ces imperfections nous avons, l’égoïsme, la recherche de ses intérêts personnels, la mégestion, l’indiscipline au sein des forces publiques et pourquoi pas le tribalisme que nous marquerons mieux dans la suite de la réflexion en se référant au cas de la Centrafrique parce que nombre sont les pays et les institutions humaines rongées par cette métastase identitaire. Nous nous contenterons juste de ce cas qui nous semble mieux parlant. Sous d’autres cieux, l’organe sécuritaire, c’est-à-dire la police et l’armée, n’existe presque pas parce qu’il n’est pas pris en charge ni organisé par l’appareil étatique. Des agents de l’ordre qui ne sont pas rémunérés sont laissés à la merci de tous les moyens désordonnés et illicites pour vivre et survivre. Comment faire pour vivre et survivre  peut les entraîner sur n’importe quel sentier bon ou mauvais. Ils sont donc conduits par les évènements à se payer eux-mêmes sur le terrain pourvu qu’ils trouvent de quoi faire vivre sa famille. La politique sans conscience de certains politiques pour se maintenir au pouvoir et conserver leur système est aussi à l’origine de cette situation d’insécurité civile où les citoyens qui décrieront les manquements et insuffisances de ce gouvernement se feront réduire au silence. L’autorité ou la puissance qui se retourne contre le bien-être de ses citoyens est la plus infâme des perversions qui puisse advenir. Et c’est à ce phénomène que nous assistons en Afrique.

                                                        V.            Etude de cas.

Pour notre étude de cas, nous avons choisis la R.D.C, le Mali et la R.C.A. Dans ces trois contextes africains nous allons essayer de rendre compte de la responsabilité de l’État dans le phénomène d’insécurité civile.

  1. A.    La R.D.C[4]

La République Démocratique du Congo est un contexte longuement miné par les guerres de toutes sortes. Un pays sous l’emprise d’un chaos face auquel l’institution étatique reste jusqu’à nos jours incapable d’entreprendre une action pour y mettre fin. L’État a perdu toute sa crédibilité parce que complice de ces tragédies. Viol des femmes, pillages, braquages, tueries cruelles, assassinats, vol, arnaque, chef de gangs, les forces de l’ordre et publiques y trouvent leur pleine participation. Le manque d’organisation, d’encadrement, de formation requise et adéquate  des forces publiques et leur non-prise en charge y sont fortement prononcés. Le comble reste le phénomène de gangs dénommé « les koulouna ». Ces gangs se sont distingués et se distinguent encore superbement dans les crimes les plus barbares que notre monde ait connus et connaît. Que fait l’État en la personne des forces de l’ordre et de sécurité congolaise pour endiguer ? Aucune mesure à ma connaissance jusqu’alors bien que ces forces soient au parfum de toutes ces abjections. Femme enceinte éventrée, doigts ou bras coupés, taillade sur le corps des personnes vivantes…etc pour ne pas rentrer dans les complications dramatiques que prennent certaines rencontres, telles sont les signatures par lesquelles ils s’identifient. Notons par ailleurs l’hyperporosité frontalière qui expose les habitants aux fréquentes attaques externes. C’est notamment la partie Est du pays, foyer interminable d’affrontement où la dignité humaine est agenouillée dans l’inhumanité et l’animalité.

  1. B.     Le Mali

Par un coup de force, l’organe de sécurité plonge le pays dans un tumulte insécuritaire, tribal et politique difficile à maîtriser. Face à la menace d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique), l’armée organise un push pour prendre la direction de cet État et la confie à des civils de leur choix. Loin de résoudre le problème de sécurité dont est instigateur Aqmi[5], ce putsch au contraire a fait balancer la partie nord du Mali entre les mains de cette organisation criminelle et terroriste arabe qui n’a pas tardé à proclamer l’indépendance de cette partie qu’elle s’est taillée : la république d’AZAWAD. Cette bévue expose une partie de la population malienne sinon toute la population malienne sans défense aux hostilités des djihadistes[6] qui n’ont que pour préoccupation, l’imposition de la charia (en arabe sharî’a). L’État une fois encore échoue vis-à-vis de son devoir envers sa population en l’exposant aux invasions et aux malveillances d’autrui.  Heureusement ce désordre a pu être maîtrisé grâce au concours de l’armée française et d’autres forces auxiliaires africaines : les forces, tchadienne, Nigérienne, Togolaise…etc. L’armée malienne pouvait-elle, à elle seule venir à bout de cette attaque ? L’évolution de la situation après putsch nous a démontré son incapacité. Du fait de sa situation géographique, la menace djihadiste plane et continue de planer sur le Mali que nous espérons ne se résoudra pas très tôt de s’endormir sur ses lauriers que de monter la garde et de mettre à jour son dispositif de défense et militaire.

  1. C.    La RCA[7]

La litanie  d’évènements tragiques et la débâcle frappant l’ordre social centrafricain à la suite du coup d’État orchestré et perpétré par la SELEKA sont des éléments qui viennent justifier davantage l’État, mercenaire. Les faits auxquels nous sommes confrontés même après la prise du pouvoir difficile et l’accession légitime au pouvoir du chef de rébellion Djotodia, mettent davantage en relief le caractère mercenaire de cette institution étatique qui s’est illustré et qui continue de s’illustrer par son incapacité à assurer la sécurité des fils et filles de la Centrafrique sinon à les cribler des actes et gestes les plus haïssables. C’est presque une répétition traditionnelle dans ce pays que d’accéder au pouvoir par coup d’État. De l’insatisfaction d’aucuns s’en suit le renversement qui loin de satisfaire toutes les attentes possibles se trouve gommer à son tour par le refrain renversant. Il nous apparaît approprié de faire ressortir un élément qu’il nous faudra considérer pour une bonne appréhension de notre problématique. Il s’agit d’une manière de faire qui maintient l’impossibilité d’une cohésion sociale encouragée par le politique, le pouvoir étatique qui se montre complice par ce fait. Les séries de renversement et de coup d’État comme moyen pour accéder au pouvoir qui permettez nous tend à devenir un modus vivendi usuel dans l’arène politique de ce pays depuis des décennies sont essentiellement nourris en profondeur une volonté et un désir ennemi d’une société qui se veut cohésive et paisible : c’est la tendance manifeste des règlements de compte. Cet instrument est dès lors manipulé par le politique au profit de son clan et de sa tribu au détriment des autres groupes ethniques non gouvernants. Enfermé dans ce cercle vicieux du retour de la balle à l’envoyeur, il urge d’éclater ce cercle dans lequel tournoie ce peuple. Et pour une première fois, qu’un vaillant combattant armé depuis son tréfonds à ses membres de PARDON fasse exploser ce cercle vicieux au sein duquel tourbillonne vertigineusement le visage de l’humanité éblouit dans sa souffrance afin d’engager ce peuple sur une demi-droite vertueuse où la rationalité politique se chargera de coordonner les différents points de cette société vers le plus grand bien de tous.

                                                                        VI.            La sécurité comme gage de développement du continent africain.

Plus que jamais le continent africain a besoin de la sécurité et de la paix pour travailler et s’inscrire au chapitre du développement. Et du moment où ses fils et filles peinent sous le fardeau qu’est l’insécurité ainsi que leurs biens afin de travailler à cette croissance, le continent aura du mal à décoller parce que fort surchargé de poids existentiels difficile à porter. Ce n’est pas en émaillant notre quotidien de braquages, de guerres, de répressions sanglantes, d’assassinat, de délinquance en un mot de différentes composantes de l’insécurité civile que nous allons émerger. Les énergies ne peuvent être canalisées vers le développement que dans la sécurité des citoyens et des biens qu’ils ont produits et produisent. La paix et la sécurité des uns et des autres sont une des causes et conditions du développement et plus fort encore pour l’Afrique qui en a plus que besoin. Sinon à quoi servirait-il de bâtir un édifice pour qu’il soit ruiné et démolit dans les instants qui suivront ? Ceci vient souligner à quel degré la conscience de l’insécurité rampante peut porter un coup dur et sérieux aux initiatives, aux dynamismes de progrès et aux déterminations des personnes, des particuliers ainsi que des collectivités.

                                                                                                                             VII.            Quelques approches et souhaits.

Comme contribution et espoir pour venir à bout de cette situation dramatique d’insécurité civile nous préconisons essentiellement une réforme institutionnelle. L’État dans toutes ses institutions et entités qui le représentent doit travailler en vue de répondre à sa vocation première qu’est la garantie de la sécurité et de la paix. Penser à bien former la force publique, la mettre dans des conditions nécessaires pour qu’elle puisse bien faire son travail, rémunérer ses efforts, la prendre en charge, la doter surtout d’une conscience droite autonome qui lui permet de penser par elle-même et de faire la part des choses à l’abri de toute manipulation. Mieux structurer et organiser l’organe de sécurité. Lutter efficacement contre la délinquance et l’indiscipline au sein des forces de l’ordre. Éduquer et former par la punition. Promouvoir la « tolérance zéro » en dissuadant autant que possible les actes de violence.

Conclusion

Ainsi, le but de notre analyse n’est pas de diaboliser l’État ni de prêcher pour sa déposition. Nous sommes juste parti d’un constat de décadence à la cadence infernale dans laquelle la responsabilité de l’État se trouve pleinement affirmée. Incapable de maintenir la sécurité des civils, l’État se révèle comme une menace pour la vie de ses citoyens. Il serait dès lors souhaitable et mieux pour tous que l’État retrouve sa vocation première en se souciant davantage du bien-être de ses habitants tout en prenant les mesures et les moyens adéquats et sine qua non. C’est à partir de ce moment donc qu’il se réaliserait comme État. Entre temps comme le remarquait un contemporain, notre monde ne périra pas à cause du mal que font les uns et les autres même si leur responsabilité est inscrite dans la chaîne causale de cette catastrophe mais surtout et à cause de ceux qui les regardent faire ce mal sans mot dire et sans rien faire. C’est essentiellement ce cri du cœur qui nous habite quand nous rédigeons ces lignes qui se formulent comme un SOS en faveur de l’homme et de la femme abandonné come un agneau parmi les lions prêt à le dévorer. Jusqu’à quand ces cris de détresse seront entendus ? Où l’homme noir a-t-il abandonné son sens de solidarité et d’assistance, son altruisme, son souci  par lesquels il se caractérise?  Où est Boganda ? Où est Patrice Lumumba ? Où est Thomas Sankara ? Où est Mouammar Kadhafi, le guide du grand Jamahiriya[8] ? Où sont-ils ces vaillants illustres hérauts des justes causes qui ont dédié leur vie à arracher la concorde, la libération et l’épanouissement pour les siens ? Y a-t-il des raisons de croire en un avenir radieux pour notre mère Afrique dont les conditions vont de mal en pis au jour le jour ? Sa déchéance n’est-elle pas imminente ? Plutôt que de sombrer dans le pessimisme, nous croyons qu’il n’est absolument pas trop tard pour renverser la vapeur. Car, le dit-on celui qui perd le courage qui suppose l’espérance a tout perdu. Ce ne sera pas le cas des africains nous le souhaitons vivement. Eux qui savent se battre pour leur délivrance. Enfin, la question reste de savoir si la sécurité civile à elle seule suffit pour rendre compte de la raison d’être de l’État. Est-il plus que la sécurité ?

 

Boris Flaminia EDOH

 



[1] T. Hobbes, Leviathan, p.288-289.

[2] T. Hobbes, Leviathan, p. 287-288.

[3] Expérience réelle de violence et de l’insécurité.

[4] République Démocratique du Congo

[5] Al-Qaïda au Maghreb Islamique

[6] De Djihad : « Guerre sainte » pour la propagation et la défense de l’islam.

[7] République Centrafricaine

[8] Un terme inventé par le colonel Kadhafi et signifiant en arabe « État des masses ».

 

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