Je suis l’Afrique perdue, Je suis mon propre échec, mon propre avenir

Article : Je suis l’Afrique perdue, Je suis mon propre échec, mon propre avenir
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13 janvier 2015

Je suis l’Afrique perdue, Je suis mon propre échec, mon propre avenir

montage Jean
montage Jean

#JE NE SUIS NI A, NI B, NI C…

Loin de moi de continuer à faire une prose tant ma douleur est grande,

Aux sons de mes larmes et de mon écœurement sanglotant, JE SUIS MORT,

Je suis celui qui n’a point de visage mais qui pleure, celui qui n’a point de bouche mais qui crie,

Celui qui n’a point de bras mais qui brandit un drapeau qui n’est pas le mien,

Je suis celui qui n’a point de pieds mais qui marche sur une route étrangère.

Qu’est-ce que l’on n’a jamais vu ? Entendu ? Plagié dans cette Afrique perdue ?

Je suis celui qui aime nettoyer la maison des autres oubliant ma propre maison,

Je suis celui qui prend le nom d’un « autre » en oubliant mon propre nom,

Qui valorise le nom et l’identité de l’autre parce que depuis fort longtemps

Mon nom a été le nom d’un autre, mon identité est un emprunt,

Je suis la bulle vide qui se remplit de tout ce qui l’entoure, qui sert sans se servir lui-même,

 

Et voilà que nous saisissant comme un effroi et une chose extraordinaire qu’est la mort,

On nous livre en trois ou quatre jours des ras-le-bol des peuples « avancés »,

Oubliant les milliers d’enfants, de femmes et d’hommes qui tapissent sur les grandes routes nigérianes,

Quel paradoxe !!! tandis que d’autres marchent sur une route libre avec d’autres vivants,

D’autres ne marchent pas, ils sont étendus sans vie dans une moite froideur comme dans un abattoir,

Quelle liberté « d’expression » qui nous mène à privilégier le ridicule, le sarcasme, la provocation,

Quelle liberté qui tend à donner plus de priorité à des morts plutôt qu’à d’autres,

Quelle plume, quelle liberté pour encenser une certaine expression qui n’est plus qu’une impression,

Quelle liberté qui semble être liberticide et privilégie l’amour au lieu de la haine,

Quelle liberté qui est lent à comprendre que d’autres aussi puissent s’exprimer librement par les armes,

Quelle liberté qui tend à poignarder avec une plume et à attendre une certaine tolérance…

Quelle liberté, si cette liberté tend à désunir plutôt qu’à unir, à détruire plutôt qu’à construire,

Quelle liberté d’expression si on attend des autres une certaine attitude de tolérance,

Quelle attitude de tolérance si on ne cherche pas à panser la plaie mais à la huer,

La mort dans l’âme, je me rends encore plus compte que tous les morts n’ont pas la même dignité,

Que mon Afrique continue d’être la coquille sombre, noire qui est sans repères,

Je suis une Afrique sans identité, à la recherche d’une autre identité qui m’est refusée mais empruntée,

JE SUIS UN MOI QUI IGNORE QU’IL PEUT FAIRE SON « JE » ET GAGNER LA BATAILLE DE L’IDENTITE.

 

 

 

 

 

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Commentaires

Limoune
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Bravo pour ce texte. Pour une Afrique qui doit recouvrer la mémoire au lieu de chercher un modèle

Technitoit
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La rigueur dans l’analyse est de mise !