Leur Dieu est leur ventre

7 novembre 2014

Leur Dieu est leur ventre

 

via aljazeera.com
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Communément appelé mortels, les hommes dirait-on sont à l’affût de la satisfaction et l’assouvissement des besoins primaires. Les idéaux de paix, d’amour, de liberté, de démocratie bien qu’ils occupent le sommet de la pyramide (de Maslow bien sûr) semble être un horizon voilé à peine atteint. Après avoir scruté tant le ciel à me demander pourquoi les hommes réfléchissent, développent les villes, cherchent à se protéger de la chaleur et du froid, j’ai compris comment toute la tête est mise à contribution pour assurer une place assise voir un royaume pour le reste du corps.

En tant que politologue, la situation au Burkina m’interpelle mais du fait de la crudité et de la fraîcheur des événements qui s’y déroulent, il m’importe plus de garder l’oeil ouvert et de scruter comme un veilleur la succession des évènements. Il n’est pas de mon ressort ici de faire la chronique de présidents déchus ou de présidents africains à déchoir dans les années à venir. Une leçon que je voudrais bien tirer des récents évènements au Burkina Faso, l’ebola en Afrique de l’Ouest est que le ventre tient toujours sa première place. Quand je parle de « ventre », il ne s’agit pas seulement d’intérêts économiques, de ressources minières, énergétiques.., il s’agit aussi de tout ce qui est le moteur de toute révolution (Burkina), le moteur de tout laxisme (Ebola). Au coeur de la révolution du peuple burkinabé, il ne faut point y voir seulement un élan de démocratie, une aspiration au respect des lois constitutionnelles, il faut voir le cri d’un peuple qui a faim, qui cherche à subvenir à ses besoins primaires. La latence des pays membres de la CEDEAO par rapport au virus d’Ebola ne dénote qu’une préoccupation du « ventre », c’est-à-dire du corps non atteint. Les pays vivent actuellement en autarcie pour se préserver d’une maladie qui gangrène une partie de la planète ou que dirais-je « du corps ». L’humanité est un corps tout entier que l’on ne peut dépecer sans provoquer une douleur généralisée. « Leur Dieu c’est leur ventre » et c’est ainsi parce que l’on se cantonne que sur une partie du corps « le ventre » en ignorant les autres parties. On a pensé enlevé une gangrène du corps burkinabè en chassant Blaise Compaoré mais le mal est plus profond, les racines plus encrées. On a pensé isoler certains pays africains d’une « sale maladie » des mains mais le mal est plus profond. La racine du mal se trouve dans l’identité d’une humanité égoïste. L’avenir nous le dira.

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